Que répondre à vos Petits-Enfants quand ils vous demandent si le Père-Noël existe ou pas ? - Grand-Mercredi

#Noël

Que répondre à vos Petits-Enfants quand ils vous demandent si le Père-Noël existe ou pas ?

Temps de lecture : 7 min

La période des fêtes est synonyme de joie, de chocolat, de retrouvailles, de tendres câlins avec vos Petits-Enfants, d’un peu de magie aussi… mais quand ces derniers grandissent, arrive alors l’heure de découvrir la vérité. Et là, c’est le drame : que faut-il leur répondre quand ils vous posent LA fameuse question, celle liée à l’existence du mythe du Père-Noël ? Grand-Mercredi a demandé conseil à une psychologue clinicienne et psychothérapeute, Marie-Violette Vellutini, qui exerce dans le 14e arrondissement de Paris.

Que faire quand votre Petit-Enfant vous pose LA fameuse question : le Père-Noël existe ou pas ?

Nous avons posé la question à Marie-Violette, qui nous a répondu : “Le lien que l’on a avec un Enfant a déjà une importance : qui est-on pour lui ? Son Parent, son Grand-Parent, un oncle, une tante, etc. ? La “responsabilité” ne sera pas la même. En fonction de l’âge de votre Petit-Enfant, et de ses capacités de réflexion, il peut être intéressant de lui renvoyer la question : “Et toi, qu’est ce que tu en penses ?”. Il est probable que s’il s’interroge, c’est qu’il perçoit d’ores et déjà la possibilité que le Père-Noël n’existe pas. Autrement, pourquoi viendrait-il vous questionner ? Ainsi il peut être intéressant d’avoir son point de vue, d’observer l’évolution de sa pensée ; est ce qu’un camarade de classe lui a dit qu’il n’existait pas ? Est-ce que des doutes commencent à émerger de son côté ? Il pourra vous poser des questions du genre : “Comment un Père-Noël peut-il distribuer tous les cadeaux en une nuit ?”, “Les rennes ne volent pas”, “J’ai reconnu Grand-Père sous le déguisement”, etc. Mais il n’y a pas nécessairement de bonne ou de mauvaise réponse à lui apporter. Si des questionnements naissent de son côté, c’est d’abord à ses Parents de choisir le bon moment pour le mettre sur la voie de la vérité et d’en discuter en premier lieu avec lui. En tant que Grand-Parent, vous devrez respecter et suivre la communication souhaitée par les Parents de votre Petit-Enfant” nous raconte-t-elle.

Avant de poursuivre : Là où votre Petit-Enfant pourrait se trouver en difficulté, c’est si une réponse telle qu’un simple “Oui” ou “Non” lui était formulée, et ce sans explications. Peut-être aura-t-il besoin de connaître les raisons du pourquoi de cette croyance, ou sur des aspects plus techniques, comme par exemple trouver des réponses aux questions suivantes : “Qui se cachait sous le déguisement du Père-Noël ? Qui mangeait les gâteaux près du sapin ? Qu’en est-il de la petite souris ?”. Il a avant tout besoin de sentir que son questionnement est légitime et entendu par l’adulte en face de lui, que la réponse soit décevante ou non. Le principal est que celle-ci soit accompagnée par l’adulte, qu’un espace de parole lui soit offert pour répondre à ses interrogations.”.

Que se passe t’il dans la tête de votre Petit-Enfant au moment de découvrir la vérité ?

Selon Marie-Violette Vellutini, il est important de “faire confiance à la capacité de réflexion et d’évolution de votre Petit-Enfant”. Pour la psychologue, “Il est tout à fait en mesure de distinguer les croyances entretenues par ses Parents, ou ses Grands-Parents, dans le but de faire fonctionner son imaginaire (le Père Noël, la petite souris, le lapin de Pâques…), des mensonges bruts qui pourraient altérer sa confiance en l’adulte. Comme par exemple le fait de mentir sur la mort d’un animal de compagnie : “Ton chat te fait des gros bisous, il est parti se promener et il revient vite !”. Il finira bien par découvrir le décès de son compagnon plus tard. Pour ce qui est du mensonge lié au Père-Noël, il peut amener à une déception chez votre Petit-Enfant, mais bien souvent celle-ci est temporaire, et sans conséquences sur son développement psychique.

Ce à quoi elle ajoute : “Tout dépend aussi de la façon dont cette croyance a été partagée par le Parent et son entourage. Le Père Noël devient-il comme un membre à part entière de la famille qui aurait des sentiments négatifs ou positifs à l’égard du Petit-Enfant en fonction de son comportement ? : “Sois sage, sinon le Père-Noël ne va pas t’apporter de cadeaux”. Il peut être judicieux de veiller à ce que le Père-Noël, ou toute autre figure fictive, ne soit pas investi comme une figure d’attachement chez votre Petit-Enfant, car à ce moment-là, découvrir qu’il n’existe pas pourrait troubler son développement et sa confiance en l’adulte. Et puis, si la vérité de la non-existence du Père-Noël engendre chez votre Petit-Enfant de la tristesse, un léger repli sur soi, ou de la colère, n’hésitez pas à communiquer avec lui. Si ses réactions semblent disproportionnées, en termes de durée et d’intensité, il ne faut pas hésiter à envisager une consultation chez un ou une psychologue.”.

Dire la vérité à vos Petits-Enfants, est-ce important ?

Vous sentez-vous coupables quand vous mentez à vos Petits-Enfants ? Ou bien estimez-vous que cela fait aussi partie intégrante de son apprentissage ? Pour Marie-Violette Vellutini, “il est important de distinguer ce qui peut relever d’un mensonge lié à une croyance entretenue par la société comme le Père-Noël, d’un mensonge concernant votre Petit-Enfant lui-même et sa vie de tous les jours, son entourage familial, etc.”.

Selon la psychologue, votre Petit-Enfant a besoin de vérité et d’authenticité de la part de ses Parents et de ses Grands-Parents pour se construire, et cela n’est pas incompatible avec la construction d’un monde imaginaire auquel il pourrait adhérer et croire jusqu’au moment où son âge et ses capacités cognitives lui permettront de le remettre en question. En d’autres termes, il n’est pas opportun de mentir à votre Petit-Enfant sur une situation familiale, comme par exemple lui dire : “Ton Grand-Père est toujours vivant, il est simplement parti en voyage”, alors que ce dernier est décédé. Tandis que lui dire : “Un Père-Noël va venir déposer des cadeaux sous le sapin” participe davantage à entretenir un monde imaginaire que l’enfant peut, dans tous les cas, construire seul et de son plein gré ; à un âge où la pensée magique a une place importante, et où la frontière entre le fantastique et le réel est assez floue.”.

Rassurez-vous donc, chers Grands-Parents, vous ne perturbez pas vos Petits-Enfants en les faisant croire au Père-Noël ! Votre Petit-Enfant a les capacités de bien vivre avec cette croyance et de s’en détacher le moment venu, sans que cela ne représente une trahison pour lui ; a contrario d’un réel mensonge lié à sa propre vie par exemple. Il est tout à fait envisageable pour vous de participer à la construction du monde imaginaire de votre Petit-Enfant, lorsque cela est amené avec bienveillance, et n’est pas détourné de sa fonction première : lui apporter de la joie !