Un soir d’Avril il y a environ deux ans : mon fils et ma belle-fille m’expliquaient qu’ils avaient l’opportunité de partir vivre à l’étranger.
C’était leur rêve depuis longtemps, de quitter la région. Nous habitons à Lyon.
Sur le moment, mon mari et moi nous ne les avons pas pris au sérieux, n’imaginant pas une seconde que quelques mois plus tard ils seraient à quelques 6 500 km de chez nous, bien installés en Martinique !
Quand vos enfants ont une telle opportunité et un projet de vie comme celui-ci, vous ne pouvez qu’être content pour eux.
J’étais même fière qu’ils réalisent leur rêve. Mais, je n’aurai jamais imaginé qu’ils me manqueraient à ce point…
Mon fils évidemment, qui est en plus mon seul fils, ma belle-fille que j’ai toujours considérée comme ma fille et mes deux petits loups dont j’étais si proche.
Quelques mois ont passé et nous étions dans une impasse car nous n’avions pas les moyens de nous rendre sur place.
Alors, nous communiquions sur Skype. Je reconnais que c’est un merveilleux moyen pour garder contact et à chaque fois que je l’utilisais, je me disais combien cette invention avait dû sauver un bon nombre de familles. Le problème avec Skype c’est qu’au bout d’un moment, on a juste envie de serrer ses enfants et ses Petits-Enfants dans ses bras.
Mon fils m’avait tout organisé pour que je ne me sente pas trop seule et, malgré le décalage horaire, je leur parlais tous les soirs à 22h30 quoiqu’il arrive. Ni lui ni moi nous n’avons dérogé à ce rendez-vous quotidien ne serait-ce qu’une seule fois. C’était notre rituel. C’est mon passeport vers le bonheur.
Et puis un jour, j’ai reçu le plus beau des cadeaux.
Mon mari avait patiemment essayé d’économiser quelques centaines d’euros par-ci et par-là pour que nous puissions faire le voyage.
Ce n’était pas irréalisable puisque sur place nous serions logés. Il nous fallait uniquement trouver un moyen de payer ces maudits billets d’avion, maudits parce qu’hors de prix et c’était pourtant ces deux bouts de papiers qui nous séparaient de notre tribu.
Le plus beau des cadeaux vous l’avez compris, c’est lorsque mon mari m’a dit : « Chérie, ce week-end, il faut fermer la maison et faire tes valises ! ». J’étais en larmes évidemment. J’ai tellement espéré que ce moment se produise, que dans le fond j’ai tout de suite su ce que j’avais à faire avant de partir. Je me suis mise à faire la valise de mon mari, à regarder la météo sur place, à prévenir nos voisins que nous serions absents… !
Le temps du vol fut le moment le plus long de ma vie.
Je n’ai jamais réussi à fermer l’œil, j’étais dans un tel état d’excitation !
Et puis, nous sommes arrivés sur place… le reste nous appartient.
Mais ce que je peux vous dire c’est que nous étions tous en larmes.
Il faut dire qu’en apercevant nos Petits-Enfants à l’aéroport, munis d’une pancarte portant l’inscription « Mamie on t’aime »…
Alors oui, ça été dur de ne pas les voir pendant si longtemps, c’est certain, mais je n’ai pas de mots pour décrire ce que j’ai ressentis en les retrouvant. Je ne remercierai jamais assez mon mari pour ce cadeau et mon fils qui a contribué aussi à nous payer ce merveilleux voyage !