Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des Personnes handicapées, a accepté de répondre aux questions de Grand-Mercredi depuis son domicile, où elle respecte le confinement, mais n’en est pas moins active.
Que révèle la crise sanitaire que nous traversons ?
Cette crise est un révélateur particulièrement soudain d’un phénomène extrêmement positif, et d’une prise de conscience. Le fait marquant, c’est la solidarité qui se manifeste au sein de notre société, à tous les niveaux. Cela n’est pas une découverte, on savait les Français généreux et attentifs les uns envers les autres -avec son voisin, son collègue de travail par exemple- mais observer les manifestations de cette solidarité fait toujours chaud au cœur.
La prise de conscience, c’est que dans notre société, certains sont dans des situations qui requièrent une attention, une solidarité nationale tout particulière. C’est le cas des personnes handicapées, surtout celles les plus isolées, et aussi de leurs proches aidants. Le confinement rend la période particulièrement difficile pour eux. Mais je n’ignore pas que pour les personnes âgées, pour les grands-parents qui n’ont pu voir leurs petits-enfants, pour les personnes isolées qui n’ont pas toujours accès à internet, bref, pour toutes les personnes dans une situation de vulnérabilité quelle qu’elle soit, la période récente a été éprouvante. Et je veux leur rendre hommage.
Quel message souhaiteriez-vous délivrer aux auditeurs de Grand-Mercredi ?
Nous devons demeurer vigilants envers les plus faibles, ne rien relâcher de la solidarité exceptionnelle qui s’est exprimée dans cette crise. Être vigilant avec les autres c’est, dans le fond, l’être avec soi-même. Au-delà du principe, en pratique, cela peut passer par une multitude d’actions quotidiennes simples : passer une tête chez sa voisine âgée plusieurs fois par semaine, ou chez la jeune maman que l’on sait seule avec son fils handicapé, ou encore aider dans la rue les personnes les plus fragiles à traverser la rue ou à porter une valise. Tout cela bien sûr dans le strict respect des consignes sanitaires qui s’imposent à nous. Apportez votre aide, chaque pierre à l’édifice compte. Nous avons une responsabilité collective de solidarité.
