Une rencontre avec Tatiana de Rosnay - Grand-Mercredi

Rencontre

Tatiana de Rosnay

Tatiana de Rosnay est une écrivaine française Depuis 1992, elle a publié une quinzaine de livres dont « Elle s’appelait Sarah » vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Son dernier roman « Les Fleurs de l’ombre » est paru en mars 2020 aux éditions Robert Laffont, coédition Héloïse d’Ormesson..


Rencontre

Tatiana de Rosnay

Tatiana de Rosnay est une écrivaine française Depuis 1992, elle a publié une quinzaine de livres dont « Elle s’appelait Sarah » vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Son dernier roman « Les Fleurs de l’ombre » est paru en mars 2020 aux éditions Robert Laffont, coédition Héloïse d’Ormesson.

Vous êtes-vous inspirée des membres de votre famille pour certains personnages de vos livres ?

TR


Ma grand-mère paternelle, Natacha Koltchine, était une femme extraordinaire dotée d’une personnalité hors du commun. Elle était russe et mon prénom évoque d’ailleurs ses origines. Je me suis inspirée d’elle pour beaucoup de personnages de grand-mères dans mes livres. Je pense à un de mes romans en particulier qui s’appelle « Le cœur d’une autre » que j’ai écrit alors qu’elle était encore en vie.

Ma grand-mère est une exception parce qu’en général je ne m’inspire pas des personnes de ma famille ni des situations familiales pour mes livres. Seules mes émotions peuvent s’y retrouver.

La mémoire des murs fait partie de vos sujets de prédilection, certains lieux de votre famille ont-ils imprégné votre écriture ?

TR


Dans ce même roman « Le cœur d’une autre », se retrouvent deux lieux qui étaient très liés à ma grand-mère : le village de Klosters situé dans le canton des Grisons en Suisse et une maison en Bourgogne près de Sens. Ils sont un peu transformés dans l’écriture mais ils sont là ce qui est plutôt rare dans mes livres.

Pour moi qui suis obsédée des secrets de famille, la maison de famille est un théâtre romanesque qui nourrit mon imagination à l’infini. Gaston Bachelard a dit « Notre âme est une demeure » et j’aime à penser que chaque pièce d’une demeure familiale recèle un secret !

Avec le confinement, les murs auraient sûrement beaucoup de choses à raconter !

Retenez-vous du positif de cette période de confinement ?

Pour moi, ce confinement fut un révélateur stupéfiant de l’importance de l’amitié : des amis qui comptent vraiment, des amis présents, des amis avec qui je veux passer du temps.

Ce contexte de crise a engendré chez moi beaucoup d’inquiétude pour mes parents et j’ai trouvé très important de ne pas m’éloigner géographiquement d’eux ainsi que de mes enfants pour faire face à cette situation ensemble même à distance. Certains amis n’ont pas compris mon angoisse, d’autres personnes plus inattendues ont été très présentes et m’ont soutenue.

Je crois qu’on peut se faire des amis tout au long de la vie et je suis convaincue que l’amitié est une source de surprises et de découvertes merveilleuses à chaque âge.

TR


Cette période a-t-elle eu un impact sur votre envie ou besoin d’écrire ?

TR


Cette injonction de confinement a été un stress pour moi qui fut très différent du confinement désiré pour écrire. Cette période n’a donc pas été une période d’enthousiasme du tout sur le plan de l’écriture. Je serais curieuse de savoir comment elle a été vécue par d’autres écrivains.

Y a-t-il un livre qui vous a marqué pendant le confinement ?

TR


J’ai lu un livre formidable que je recommande, son titre : « Et toujours les forêts » de Sandrine Collette forêt, j’ai été séduite par la puissance de l’écriture et du sujet.

Si vous deviez formuler un vœu pour DEMAIN, quel serait-il ?  

TR


J’aimerais que cette situation et cette crise ne se reproduisent plus jamais car je crois que les conséquences vont être très difficiles à vivre autant sur le plan économique que social.

J’espère que ce virus ne reviendra pas. Je prie pour qu’on ne revive plus jamais ça.

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