Chère Mounine, cher Papy !
Je vous écris cette lettre au nom de tous les petits-fils et petites-filles de la terre.
Vous avez entre vos mains un trésor fabuleux, une vie toute remplie de péripéties ubuesques, une histoire tout simplement unique, un cheminement bien à vous, des idées qui vous ont forgés, des combats qui vous ont enivrés, et de si belles histoires à conter.
Nous, les petits enfants, même si c’est vrai nous l’avouons rarement, nous aimons découvrir ce qui se cache derrière ce que vous êtes aujourd’hui, connaître ces façons de vivre, de penser qui ne sont plus le standard aujourd’hui !
Parfois vous vous apercevez que certaines paroles que vous croyiez prononcer avec délicatesse froissent les oreilles des nouvelles générations.
Mais ne croyez pas que cela signifie que nous ne voulons plus vous entendre… Au contraire, nous aimons vous écouter ! Et finalement le problème n’est pas le fait de transmettre, mais plutôt l’art de communiquer. Bonne nouvelle, non ?
Alors si vous le permettez, quelques conseils que les petits-enfants peuvent proposer, pour rendre les conversations plus détendues, plus paisibles, plus efficaces, plus fructueuses !
Tout d’abord, raconter oui, mais comparer non. Dire « de mon temps » oui, mais sans ajouter systématiquement, « aujourd’hui, tout fout le camp » ! Les jeunes ont une vie qui débute à peine, encore bien longue devant eux : il est alors difficile d’entendre trop souvent que le monde dans lequel ils grandissent est décadent. Il est bien normal qu’une certaine nostalgie vous saisisse, mais pour une meilleure entente, il vaut mieux ne pas l’imposer : ceux qui vous écoutent l’acquerront sans doute de leur plein gré !
Ensuite, partager avec les jeunes leur sens de l’humour, savoir les écouter sans les brusquer, savoir s’emparer de leur humour pour transmettre subtilement des éléments qui vous tiennent à cœur. Au détour d’un livre, d’une musique. Les questionner, les écouter, les comprendre pour leur suggérer d’autres manières de vivre, de voir, de penser, d’agir.
Enfin de temps à autre, leur partager un souvenir précis, une anecdote qui vous a bouleversés, leur montrer un souvenir, leur confier quelque chose que vous gardiez précieusement pour vous. Créer un climat de confiance, par du donnant-donnant. Et vous verrez la jeunesse venir quémander timidement, discrètement un petit conseil.
Le jeune est comme un petit animal sauvage, qu’il faut apprivoiser. Mais lorsqu’on s’y prend bien, il peut devenir un fidèle animal de compagnie. Alors faites-lui confiance !
Un petit-enfant.
Source : Aleteia