Tomas Pueyo.

C’est lui qui, parmi les premiers, a alerté sur la dangerosité du COVID-19 et popularisé les fameuses courbes “à aplanir” – le #flattenthecurve – dans un post Medium lu plus de 40 millions de fois en quelques jours. Même si sa méthode ne fait pas l’unanimité, il a contribué à faire réagir les gouvernements et la population.

Désormais, il nous explique pourquoi nous allons devoir apprendre à “danser” avec le virus…

Au moment du dé-confinement, nous sommes sortis de ce qu’il appelle la phase du “marteau”, c’est à dire des mesures radicales de confinement.
Pendant cette étape du marteau, le but était de faire passer le taux de propagation au niveau le plus faible possible et d’éviter ainsi la reproduction du virus.
Si la stratégie fonctionne, une personne malade n’en contamine en moyenne plus qu’une seule autre. Alors que, lorsque nous n’avions pas mis en place la stratégie du marteau, la propagation se faisait par 3, voire 4.

Alors le 11 mai, que se passait-il ?

C’était la période des “pas de danse” pour contenir l’épidémie tout en relançant l’économie, en s’inspirant de ce qui a été fait en Asie avec efficacité.
Dans la phase de danse, l’objectif est de maintenir le taux de reproduction du virus sous le chiffre 1, en assouplissant certaines mesures et en mettant en place de nouvelles mesures, que nous apprendrons au fur et à mesure que nous nous déconfinons.
Nous aurons peut-être des périodes de confinement partiel, dans certaines zones; nous aurons probablement aussi de nouvelles façons de nous déplacer ou encore de nouvelles mesures d’hygiène.

Bref : comme des pas de danse, nous ferons au rythme du virus.

Ce que les gouvernements peuvent faire pendant cette période :

Les mesures à la disposition des gouvernements peuvent être classées en quatre catégories

• des mesures économiques, pour vaincre le coronavirus, comme les masques obligatoires, la distanciation entre les personnes, les tests pour la population, ainsi que les mises en quarantaine.
• des mesures moins économiques mais plus efficaces, comme les restrictions de voyage et les interdictions de rassemblements majeurs.
• des mesures coûteuses, dont on ne connaît pas l’efficacité pendant la phase de “danse” du moins, comme la fermeture des écoles et des commerces.

Pendant cette période des pas de danse, le seul objectif est d’arriver à limiter le virus tout en permettant à l’économie de reprendre son souffle.

Chacun peut/doit apprendre à danser avec ce virus.

A titre individuel, nous devons commencer par apprendre quelques pas de danse, à savoir :

• Le port du masque dès que vous sortez de chez vous et quelle que soit votre génération. Car le virus se transmet même en chantant.
  Ces masques vont s’ajouter durablement à nos vies en plus des gestes “barrière”, la distanciation physique et l’hygiène accrue, donc autant s’y faire dès maintenant.
• Un protocole de sortie très maîtrisé.
  Nous devons plus que jamais continuer à nous laver les mains, et celles de nos Petits-Enfants demain, mais également choisir chacune de nos sorties pour nous assurer qu’elle est indispensable!
• La limitation des rassemblements familiaux : voir ses enfants et ses Petits-Enfants, bien entendu. Mais il faudra appliquer les préconisations listées ci-dessus et apprendre à nous réunir, quand le cadre est maîtrisé.

Autrement dit :

Si vos enfants ont été en contact avec beaucoup de gens, on attend une période où leur vie sociale est plus calme pour repasser du temps ensemble.
S’ils ont respecté à la lettre le confinement, incitez-les à le continuer le plus longtemps possible, pour que vous puissiez vous réunir en toute sérénité.
Organisez des vacances sans saut de puces, pour éviter les allers-retours qui pourraient rapporter le virus; en revanche, restez ensemble le plus longtemps possible.

Mais à quoi va ressembler cette période pour nos familles ?

Vivre en “ temps de virus” c’est vivre à la dernière minute. Ne prévoir aucun rassemblement à l’avance, se retrouver pour un week-end la veille pour le lendemain, et partir en voyage plus rarement.
Les épidémies connues dans le monde ont aussi eu des effets positifs sur la société : un focus accru sur l’hygiène, une alimentation et une façon de consommer de l’information très pointue.
Et un sens de la solidarité énorme, localement comme à l’échelle nationale.
On a même pu observer une baisse des vols, une diminution du nombre de sans-abris, et une augmentation des rencontres.
Chez Grand-Mercredi, nous sommes convaincus que la vie de famille sera renforcée, plus valorisée. Plus que jamais une valeur refuge.

Et à plus long terme ?

Il y a plusieurs scénarios qui ont été imaginés par un chercheur anglais et, pour une fois, on les a trouvés lisibles.
Qu’est-ce que ça signifie ?
1/ Le capitalisme d’Etat : un support accru des gouvernements au marché, mais cette solution n’est tenable qu’à court terme.
2/ La barbarie : scénario peu probable étant donné le point 1 et la solidarité dont l’humain est capable.
3/ Le socialisme d’Etat : l’implication de l’Etat se fait au niveau des entreprises, et la nationalisation devient fait courant.
Mise en place d’un revenu universel pour soutenir toutes les tranches de la population.
4/ La solidarité mutuelle : l’État n’est pas celui qui vient en aide mais ce sont des aides locales et individuelles qui permettent à tout le monde de s’en sortir.

Ce petit tour d’horizon était une façon pour nous de vous dire que, comme tout le reste de la population, vous allez apprendre à danser avec le virus.
Vos Petits-Enfants danseront aussi avec vous, et même si une époque s’efface pour laisser place à une nouvelle étape, elle est forcément faite de choses très positives. L’important, c’est de le voir.