Trois longues années que je n’ai pas vu ma fille, ni mes Petits-Enfants…

Pourtant, nous ne sommes pas fâchés. C’est une situation banale, semblable à celle que beaucoup d’autres ont vécue. Il y a 3 ans, ma fille décide de suivre mon gendre au bout du monde, en Australie. A eux les plages de Sydney et son opéra ; à moi la solitude. J’étais envahie d’un sentiment assez paradoxal : j’étais à la fois très heureuse pour eux et, en même temps, dévastée. Catastrophée à l’idée de devoir être séparée de ma fille Emma, avec laquelle j’ai toujours eu une relation très forte.

Fataliste de nature, je me suis pourtant immédiatement convaincue que je ne pouvais rien y faire et qu’il fallait justement se réjouir pour eux.

Heureusement qu’un inventeur génial – ou « geek », comme disent les jeunes ! – a créé Skype. Car rapidement, cet outil est devenu mon quotidien. Chaque semaine, ma fille et moi nous parlions donc pendant des heures. Un vrai rituel.

Et puis, un jour, ma fille m’a annoncé que j’allais devenir Grand-Mère ! Quelle joie ! Quel moment incroyable ! J’aurais tellement aimé pouvoir la serrer dans mes bras…

C’était il y a 2 ans déjà. Emma donna naissance à une petite Marie, qui est donc née en Australie.
Encore trop petite pour prendre l’avion, elle ne peut pas venir jusqu’en France. Quant à moi, ma maigre retraite ne me permet pas de leur rendre visite. J’ai donc dû patienter avant de pouvoir les retrouver.

C’était il y a quelques jours. Nous sommes à Roissy, il est 7 heures du matin et je fais les 100 pas en arpentant les moindres recoins du terminal E.
Les premiers passagers sortent et, au loin, j’aperçois ma fille, Jean, mon gendre, et je devine une petite tête aux joues toutes roses, encore endormie : la petite Marie.

J’étais bouleversée ! Je m’étais promis de faire de mon mieux pour rester digne devant tous ces gens – on est quand même au beau milieu d’un aéroport – mais impossible ! J’en tremble encore aujourd’hui tellement ces retrouvailles étaient magiques.

C’est en retrouvant ma fille et sa famille que j’ai compris à quel point ils me manquaient encore plus que ce que j’imaginais.

Ce bonheur immense aura toutefois été de courte durée. En effet, ma fille repart dans quelques jours déjà…. Heureusement, Emma m’a fait part d’une excellente nouvelle : dans un 1 an jour pour jour, la mission de Jean prendra fin là-bas et ils seront de retour en France !

Je pourrai enfin profiter d’eux et de ma première Petite-Fille.

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Combien de fois ai-je lu des articles qui racontaient les relations compliquées d’une Mère avec sa Belle-fille.  Ce cliché qui consiste à dire que chaque belle-fille déteste sa belle-mère et vice-versa. Je peux le dire désormais, c’est faux et oui il s’agit bien d’un cliché.

Lorsque mon fils nous a présenté Inès, moi qui n’ai jamais eu la chance d’avoir une fille, j’ai compris très vite qu’elle était géniale.

Il faut dire qu’en creusant un peu, et a posteriori, il n’y avait aucune raison à ce que nous ne nous entendions pas. Inès n’a pas été gâtée par la vie.
Très jeune, elle a perdu sa maman et je crois qu’elle voit en moi une mère de substitution, comme un moyen de rattraper le temps perdu, de trouver une enfance qu’on lui a volée.

Ensemble, nous sommes très vite devenus fusionnelles, et pour le coup tous les clichés de mères et filles y sont passés. Après-midi shopping et déjeuners entre filles sont devenus des rituels, nos rituels hebdomadaires.

Le plus amusant dans tout ça et je suis certaine que vous l’aurai déjà anticipé, c’est que mon fils est quelque peu jaloux de cette relation si particulière qui m’unis à Inès.
Il ne m’en a jamais parlé, lui qui est si pudique, mais j’ai l’impression qu’il se sent un peu exclu.

Je ne sais pas quoi en penser. Ne devrait-il pas justement être fier que sa mère et sa femme s’entendent si bien ?
Ne penserait-il pas à tort que nous parlons de lui, derrière son dos ? Comme si j’en étais capable, moi sa propre mère.

Un jour je lui en parlerai, j’essaierai de le rassurer. En attendant, je voudrais qu’il comprenne la chance qu’il a d’avoir une femme si extraordinaire ! Je pense malgré tout qu’il le sait…