Suis-je décidément trop bonne ? Pour m’aider à répondre à cette question existentielle, petit rappel à l’usage de celles qui, l’hiver dernier, auraient loupé l’épisode du lapin : à Noël, j’ai gardé le chiot (cadeau mal dressé déballé sous le sapin par ma petite-fille) / en février, pendant que tout le monde chaussait ses skis, j’ai hérité du hamster boulimique/ à Pâques, c’est le poisson rouge de la maîtresse de CP qui a atterri sur la console de mon salon. Et voici que, cet été, mon fils Bertrand voudrait que je nourrisse « le » chat (il dit « le » et non « mon », comme si c’était aussi un peu le mien).
A croire que mes chers enfants partent du principe que je suis la fille spirituelle d’Allain Bougrain-Dubourg et que mon appartement est l’annexe d’une animalerie. Alors, n’en déplaise aux défenseurs de la cause à poils longs ou courts, cette fois… j’ai dit « stop ».
L’oeil écarquillé, le visage médusé, on m’a bien évidemment demandé « Mais pourquoi ???? ». Tout simplement parce que moi aussi je veux pouvoir sortir avec un joli panier et non une laisse à la main; parce que moi aussi je préfère refaire le monde à la belle étoile plutôt que de traquer la bête évadée en secouant un paquet de croquettes un soir de pleine lune; parce que moi aussi, figurez-vous, j’ai besoin de vacances. Sans compter, ai-je conclu, « que mes petits-enfants, quand je m’en occupe, me font la conversation…eux ! ».
Mistigri a depuis été inscrit pour quinze jours en pension. Il reviendra en pleine forme. Et moi aussi. Tout est bien qui finit bien.