J’ai croulé sous les textos de mes enfants (tous envoyés à 10h00 pile ou presque : vive les alarmes !), entendu mes filles s’extasier devant des pendentifs en pâte de verre informes et des fleurs en papier crépon, versé moi aussi ma petite larme à la lecture des poèmes auxquels j’eus droit jadis. Et puis… j’ai appelé ma propre mère (forcément !).
Car, oui, j’ai cette chance : maman est toujours là. Attention : je ne dis pas que c’est Broadway tous les jours. Mais je l’aime. Même si elle m’en fait voir, même si elle continue de faire celle qui ne comprend rien à ce que je fabrique avec Grand-Mercredi, même si j’ai droit à 1 « merci » sur 2 quand je lui monte ses médicaments, même si elle ronchonne dès que je la sors de son quartier ou que j’entreprends de ranger ses placards. Soixante ans qu’elle sait tout de moi ; enfant, ado, jeune femme, épouse, mère, divorcée, grand-mère, elle m’aura connue sous tous les angles.
Et si je me demande un peu trop souvent comment elle ferait sans moi, quel privilège de la savoir à nos côtés pour quelques années.