Ô joie ! Ô bonheur infini ! La deuxième quinzaine d’août, toute la smala rempile pour quelques jours supplémentaires chez moi. Une nouvelle couche de félicité absolue, là où – me dis-je, presque coupable – « l’autre » grand-mère, Monique n’aura pas vu l’ombre d’une paire de brassards de tout l’été.
En préparant mon mini-tournoi olympique, mon pique-nique flottant au clair de lune et mon critérium à vélo avec cérémonie de clôture dans la meilleure crêperie du coin, je m’en voudrais presque de la savoir privée de tant de joies estivales. Certes, Monique et moi ne sommes pas copines comme cochons ; certes, elle affectionne le point de croix et moi le poker, se pique de vouloir organiser un goûter géant quand tout le monde est déjà casé. Pour autant, nous n’en sommes pas moins grand-mère elle et moi !
Et, si je devais un jour décrocher le gros lot, c’est bien volontiers que je luis offrirais la petite bicoque avec pergola et volets vert d’eau dont elle rêve pour accueillir sa jeune tribu. Peut-être même serions-nous voisines, tiens… ! Lors de la tombola, je n’ai malheureusement remporté qu’un ballon gonflable, ce qui fait bien peu pour des vacances en famille et les souvenirs qui vont avec.
Je me console donc – et je le lui concède même au téléphone quand elle m’appelle ! – en me disant que l’essentiel est que nous puissions, elle comme moi, connaître cette chance inouïe qu’est celle, avant tout, d’être grand-mère.
Ici ou ailleurs. Avec ou sans parasol pour abriter tout l’amour qu’on porte à nos petits-enfants.