Les parents n’ont pas le monopole du burn out. Les grands-parents, retraités ou non, peuvent aussi y être confrontés. La psychanalyste Liliane Holstein(1) éclaire les raisons et les conséquences de ce ras-le-bol.
Grand-Mercredi – Qu’est ce que le burn out grand-parental ?
Liliane Holstein – Il s’agit d’un véritable épuisement dû à une overdose de fatigue. Ce phénomène peut arriver aux grands-parents car il y a une hyper demande autour d’eux. Ils finissent par davantage s’occuper de leurs parents, de leurs enfants et de leurs petits-enfants que d’eux-mêmes. On note un réel épuisement chez la génération des 60-75 ans.
Pourquoi ne délèguent-ils pas leur rôle ?
Parce que c’est un sujet tabou. Il y a une vraie impossibilité à dire “non” : ils ont peur de passer pour de mauvais parents. Ou alors, ils craignent de tomber en désaccord avec les autres membres de leur famille. Pourtant, avec l’âge, on ne peut plus gérer autant de choses qu’à 30 ans.
D’autres se sentent encore dans la course grâce à cette hyper demande : c’est une façon de se sentir vivant.
Quelles sont les conséquences du burn out grand-parental ?
Hormis l’immense fatigue, on retrouve aussi de la frustration. Ce n’est pas comme cela que les grands-parents avaient imaginé leur retraite. Ils n’ont pas beaucoup de liberté et ne profitent pas réellement de leurs dernières années de validité.
Le stress est aussi très présent lorsqu’il existe un décalage dans l’éducation. Quand les grands-parents ne sont pas en phase avec les modes d’éducation d’aujourd’hui, cela génère du stress.
- Liliane Holstein est auteur du livre “Le burn out parental”, aux éditions Josette Lyon.