En quoi consiste votre métier ?
TR
Chaque famille est unique et possède souvent des objets en tout genre parmi lesquels : les tableaux anciens d’une Grand-Mère, des bibelots et petits objets décoratifs que l’on a toujours vus ou connus chez une grande tante, la collection de « chinoiseries » du Grand-Père.
Mais connaissez-vous vraiment ces objets ? A quelle époque sont-ils nés ? Quelles sont leurs origines ? Quelle est leur valeur ?
Mon métier est notamment d’apporter toutes les réponses à mes clients pour qu’ils puissent ensuite choisir, en connaissance de cause, de les conserver ou de les vendre !
Vos Grands-Parents ont-ils participé à votre goût pour la culture ?
TR
Issue d’une famille d’architectes de père en fils sur trois générations, le goût pour l’esthétisme des formes, des belles choses, le dessin, les voyages a toujours fait partie de notre éducation. Mes Grands-Parents et parents ont œuvré chacun à leur manière pour développer mon goût pour l’art c’est évident.
Pensez-vous que les Grands-Parents ont un rôle à jouer dans la transmission de la culture auprès de leurs Petits-Enfants ?
TR
Oui je le pense surtout que je crois que les Grands-Parents sont d’avantage écoutés que les parents par leurs Petits-Enfants. Mais initier à l’art, susciter l’envie de voir de belles choses implique de rendre l’enfant acteur de sa visite.
A ce sujet, voici une anecdote que j’aime raconter sur les visites de musées que je faisais enfant: mes sœurs et moi devions nous prononcer sur la beauté de chaque œuvre de l’exposition. Cela nous permettait de prendre conscience de la notion de goût « j’aime » et « je n’aime pas » qui impliquait de nous intéresser à l’œuvre pour ensuite expliquer notre ressenti.
L’appétence à l’art se construit. Une fois que l’enfant est intéressé, le Grand-Parent peut transmettre son savoir sur la dimension historique et technique de l’objet.
D’après vous, à quel âge peut-on emmener son Petit-Enfant assister à sa première vente aux enchères ?
TR
Je pense que les enfants sont curieux par nature et avides de découvertes donc je dirais que dès qu’un enfant parle et marche, il est apte à assister à sa première vente aux enchères !
Une vente c’est un vrai théâtre où chacun a son rôle à jouer, il y a beaucoup à observer ! Acheteurs avertis, curieux, fins connaisseurs, amateurs et néophytes sont réunis autour d’objets présentés et adjugés alliant rêve (des enchères millionnaires sur certains objets chinois impériaux dans ma spécialité) et réalité du marché.
Les Petits-Enfants et grands enfants (les Grands-Parents) repartiront avec des étoiles plein les yeux et sûrement beaucoup de questions. Mon Grand-Père le premier !
Avant d’emmener ses Petits-Enfants à leur 1ère vente aux enchères, comment préparer avec eux ce moment pour que cela leur créé un souvenir pour la vie ?
TR
L’idéal est de combiner une visite d’exposition avant la vente puis la vente. A l’Hôtel des ventes de Drouot à Paris, les ventes ont souvent lieu en semaine, le calendrier est consultable en ligne.
Pour les expositions, il est possible d’en faire plusieurs et l’accès est gratuit ! Certains commissaires-priseurs organisent des ventes à thèmes (bijoux, bandes dessinées, dinosaures, souvenirs historiques, tableaux modernes…) d’autres préfèrent les ventes à spécialités multiples. Il y en a pour tous les goûts !
Si un ou plusieurs objets interpellent vos Petits-Enfants pendant l’exposition, vous pouvez consulter la fiche technique du catalogue ou demander au commissaire-priseur davantage de renseignements. Arrangez-vous pour que l’objet qui l’interpelle soit vendu l’après-midi ou le lendemain si vous décidez de faire la visite en deux temps.
Les ventes permettent d’aller et venir comme on le souhaite et c’est un gros avantage avec des enfants surtout les plus petits !
Qu’avez-vous ressenti à votre première vente aux enchères ? Qu’est-ce que vous y préférez ?
TR
Beaucoup d’émotion mêlant admiration du commissaire-priseur qui manie son marteau à l’image d’un véritable chef d’orchestre pour faire monter les enchères et tension au moment du coup de marteau pour chaque objet adjugé.
Les objets présentés ne sont jamais les mêmes et font de chaque vente un instant unique !
Ce que j’aime particulièrement dans la vente aux enchères est la part d’irrationalité des acheteurs passionnés valorisant par ce biais tant d’objets oubliés. Quelle richesse pour le patrimoine culturel français !