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Guide méthode Montessori

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C’est quoi Montessori au juste ?

Le week-end dernier, mon aînée Capucine a profité d’un moment mère-fille en cuisine non pas pour  éplucher avec moi les carottes de la blanquette mais pour me brosser, un peu envieuse, le portrait de sa copine Clarisse. « Tu sais, celle qui a acheté une cabane dans les arbres pour ses week-ends (ah oui !), qui fabrique elle-même sa lessive (pourquoi pas ?) et qui a décroché une place pour son fils  dans la nouvelle école Montessori (c’est où, ça ?) ».

Focalisée sur mon économe, j’ai fait celle qui comprenait. Alors que pas du tout. Curieuse comme une pie, je suis quand même allée voir de plus près. Bonne pioche, ce jour-là, c’était la Journée Portes-Ouvertes. A ma mine éberluée devant ce temple de l’éducation globale réputé imprenable, celle que j’ai aussitôt identifiée comme étant la directrice a très vite saisi que je n’étais ni mère, ni enseignante. Et un peu trop bien coiffée pour être une élève de maternelle. Elle m’a néanmoins laissée entrer, grand sourire à l’appui.

Alors, j’ai compris. Ici, place aux sens ! Que l’enfant ait 3 ou 6 ans, il expérimente librement et en autonomie tout ce qu’il trouve sur son chemin. La plupart du temps, d’ailleurs, c’est du bois (j’adore !). Des cubes, des cylindres, des lettres à emboîter, des plaquettes à trier… On ne dit pas « maîtresse » (oups !) mais « éducatrice » : un modèle de patience engagé pour aider les petits à se « construire une identité » (= idole).
Autre grosse différence entre elle et moi : elle ne fait pas à la place des autres. C’est ce qu’on lui a appris: un enfant encouragé sera compétent, valorisé en tant que personne, se sentira aimé et trouvera d’autant mieux sa place (dans la famille, comme dans la future jungle du monde du travail). Du coup, entre les tapis mutlicolores, ça donne ça : le petit Gaëtan se trompe en confondant carré et losange ? Pas grave: il a le droit d’enchaîner avec une courte séance de peinture (c’est quoi ces couleurs introuvables… ? Je VEUX les mêmes !).

Un hâvre de zénitude, vous dis-je, tout ça grâce à (feu) Maria Montessori, médecin et pédagogue italienne qui eut la riche idée il y a presque un siècle d’élaborer cette méthode nouveau genre. Aussi détendue qu’après un massage aux pierres chaudes, je suis repartie en ayant saisi l’essentiel. A savoir : à chacun son rythme et vive la confiance !

Sans me presser et fraîchement convertie, je suis passée chez mon libraire commander un joli petit coffret avec livre et lettres à toucher pour essayer « en vrai » (Mes lettres à toucher Montessori, éd. Gründ, 12,95€). Il est écrit « dès 3 ans »…mais je serai la première à ouvrir la boîte !

 

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Question de calendrier, ma maison se trouve être chaque été le théâtre des « premières fois » d’Auguste.
Premier steak haché-purée et première trempette dans l’océan l’an passé; premiers mots « intelligibles » attendus cette saison.
Très à cheval sur le développement cognitif de ses enfants, ma fille Capucine a voulu qu’un imagier Montessori figure dans quasiment chaque pièce de la maison.
Dans le lot, j’ai quand même glissé celui du Père Castor, un grand classique qui continue de faire ses preuves. A ce que je sache, quelle que soit la méthode, un canard reste un canard et un camion reste un camion !

Mais ce qui fait le plus débat autour des borborygmes d’Auguste, c’est la traduction. « Oh ! Il a dit bateau ! ». « Ah non ! Il a dit gâteau ». « T’es sûre ?… Chloé, viens voir… Qu’est-ce qu’il a dit ton petit-frère là ?… Auguste, mon chéri, dis à Chloé ! »

Un jeu qui peut durer des heures. Un jeu qui dure depuis que je suis devenue grand-mère pour la première fois. Un jeu dont je ne me lasserai jamais, et qui me fera verser une larme quand il dira enfin « Granny ».

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